Où va notre école ?

Où va notre école ?

Alors que tout permet aujourd’hui à l’élève et au jeune enseignant de réussir des merveilles dans le domaine  de l’éducation, avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication, l’on est désolé de faire le constat amer que nos écoles ne suivent pas (en tout cas en termes de progression) la présence  massive de ces nouveaux outils dans le monde !

L’électricité, le téléphone portable, l’ordinateur,  la télévision, les photocopieuses…autant de moyens que ne possédaient pas les élèves et les enseignants d’il y a une quarantaine d’années.

Dans  mes lointains souvenirs d’élève de l’élémentaire d’abord, puis de jeune instituteur, les compositions étaient mensuelles. Les  parents, même s’ils étaient analphabètes attendaient à la fin d’octobre, de novembre et de décembre (22  ou 23) les  cahiers  de compositions qui leur permettaient de  juger  l’assiduité de leurs enfants et le travail fourni au cours d’une relative brève période. Entre janvier, février et mars puis d’avril à juin, la  fin de  chaque mois était sanctionnée  par  une composition.

Les  maîtres étaient « poussés » au travail car il leur fallait évaluer  à intervalles réguliers les enfants qui leur étaient confiés. Sans  que les évaluations ne soient harmonisées, les épreuves   répondaient aux normes, car choisies par le maître et présentées au Directeur qui avait le dernier mot.

Au niveau  du  Moyen comme du Secondaire, après  chaque  trimestre, le  parent recevait   le carnet  de notes de son enfant après les compositions. Comme  au niveau  de l’élémentaire, les professeurs étaient « poussés » à la régularité, à l’assiduité pour faire un certain nombre de leçons à évaluer.

De  nos jours,  même si les séminaires  entrent dans la formation continue, leur nombre en pleine année scolaire  est alarmant ! Il y a à s’organiser,  pour  qu’un quantum horaire « normal » soit atteint,  pour les dérouler pendant les vacances.

D’année en année, le temps accordé aux enseignements-apprentissages diminue du fait des grèves des enseignants et même parfois des élèves qui revendiquent  de meilleures conditions de travail ou malheureusement  le respect  des accords non tenus!

Un strict respect du calendrier scolaire donne une image plus valorisante de notre système éducatif. Pour ce deuxième trimestre par exemple, beaucoup d’écoles,  prises au dépourvu par le  communiqué du Ministère  de l’Education Nationale du samedi  25 mars  2023, ne composeront pas ; donc les parents ne pourront pas connaître la situation de leurs enfants durant cette partie charnière de l’année scolaire. Le  troisième trimestre ne commençant  que le 12 avril et perdant  déjà trois jours (jeudi 20, vendredi 21 et samedi 23 pour  raison de la fête de la Korité), trois jours en mai (deux lundis : 1er et 29 et le jeudi 18) et le  mois de juin, mois à moitié étudié  à cause des compositions et des intempéries de certaines zones de notre pays où les élèves  sont encore  sous des abris provisoires.

Le temps perdu ne se rattrape pas mais grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, par les formations en ligne, l’on peut « grignoter » plusieurs jours perdus dans des séminaires qui enrichissent  certains et augmentent les charges déjà lourdes de l’Etat.

Il ne suffit pas de planifier (sur les papiers) en début d’année. Il faut surtout penser à l’appliquer  strictement sur le terrain.

Idrissa  Diarra  Bakel/Tambaactu1   

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