MESSAGE DE SEM. JEAN-CLAUDE KASSI BROU PRESIDENT DE LA COMMISSION A L’ENDROIT DU PERSONNEL DES INSTITUTIONS DE LA CEDEAO

A l’occasion de la commémoration du 44ème anniversaire de la CEDEAO

En célébrant, ce 28 mai 2019, le 44ième

anniversaire de la Communauté Economique

des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le

devoir de mémoire et de reconnaissance nous

invite à saluer le rôle de toutes celles et de

tous ceux qui ont oeuvré à faire de notre

Communauté économique, plus qu’une réalité,

un bel exemple de solidarité.

C’est aussi une occasion, pour nous, de jeter

un regard sur le chemin parcouru et de

réaffirmer notre détermination à relever les

défis présents et à exploiter les perspectives d’avenir.

Le 28 mai 1975 à Lagos, la Communauté Economique des Etats de

l’Afrique de l’Ouest voyait le jour avec la signature de son Traité

constitutif par les Chefs d’Etat et de Gouvernement.

Ce résultat était l’aboutissement de plusieurs années de concertations

menées par les pionniers qui ont porté sur les fonts baptismaux notre

communauté régionale.

Si les objectifs initiaux étaient essentiellement économiques, la révision

du Traité, intervenue le 24 juillet 1993, s’est traduite par le renforcement

du rôle de la CEDEAO, notamment en matière de coopération dans les

domaines politique, de paix et de sécurité dans notre région.

En effet, les Chefs d’État et de Gouvernement ont reconnu la nécessité

de relever, ensemble, tous les défis et de mettre en commun les

ressources de leurs pays dans le respect de leurs diversités, de manière

à pouvoir assurer la stabilité dans la région, l’expansion rapide et

optimale de la production ainsi que l’amélioration du bien-être des

populations.

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Nous devons garder en mémoire la voie ainsi tracée et nous en servir en

permanence, à l’image des successeurs des pères fondateurs, comme

d’une boussole qui doit guider nos actions et nous permettre d’évaluer

notre progression. Au cours des dernières années, cela a permis à notre

région de continuer à réaliser des progrès importants.

A ce propos, nous pouvons évoquer avec fierté, sur le plan politique, les

élections présidentielles qui se sont tenues au cours des douze (12)

derniers mois en Sierra Leone, au Mali, au Nigeria et au Sénégal. En

outre, des élections parlementaires se sont déroulées au Togo et en

Guinée-Bissau conformément aux orientations des Chefs d’Etat et de

Gouvernement de la CEDEAO. La Commission a activement contribué à

l’organisation de ces différentes consultations, qui se sont bien

déroulées, de l’avis de toutes les missions d’observateurs nationaux et

internationaux. Même si les élections législatives qui ont eu lieu

dernièrement au Bénin se sont tenues dans un contexte de tension, il ne

fait pas de doute que l’ancrage de la gouvernance démocratique est en

amélioration constante dans notre région.

Sur le plan économique, la croissance continue de s’améliorer avec, en

2018, des taux de croissance supérieurs à 6% dans plusieurs pays. La

production agricole et industrielle continue de se renforcer. De même,

nos différents programmes sociaux en matière d’éducation et de santé,

particulièrement avec l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS)

se développent dans les différents pays, sans oublier la bonne prise en

charge des questions de genre.

Par ailleurs, conscients que la construction de notre marché commun

passera par la réalisation de grandes infrastructures transfrontalières,

nous nous sommes résolument engagés dans cette voie, notamment à

travers la préparation de certaines de ces infrastructures comme les

corridors Abidjan- Lagos et Praia-Dakar-Abidjan et le renforcement de

nos capacités énergétiques.

C’est dans le même esprit que nous oeuvrons à créer un cadre régional

favorable au développement économique et à l’investissement, à travers

le Pacte de Convergence et de Stabilité Macroéconomique, la mise en

oeuvre du Code régional d’Investissement, récemment adopté, et bientôt

le Code régional des Mines ainsi que la mise en place de l’Autorité de la

Concurrence.

En faveur des populations, avec une attention particulière pour les

femmes et les jeunes qui constituent la base de notre capital humain

régional, nous poursuivons nos actions pour leur offrir un espace

communautaire d’opportunités, de libre circulation et de mobilité de

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talents. Nous avons bon espoir que nous pourrons, ainsi, éliminer la

forte tentation de nos jeunes d’aller à des aventures risquées.

Les autres Institutions de la Communauté, à savoir la Cour de Justice, le

Parlement, le GIABA et l’OOAS, ainsi que les agences comme la BIDC

sont également engagées, dans leurs domaines respectifs, dans la voie

de la consolidation de notre intégration régionale.

Cependant, en dépit de toutes nos avancées, nous faisons face

actuellement à des défis importants qui constituent des risques majeurs

dans notre marche vers l’intégration réussie que nous avons l’ambition

de réaliser. A cet égard, le défi le plus pressant est certainement celui

de la sécurité. En effet, ainsi que nous en avons tous été

douloureusement témoins, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont été

récemment victimes d’actes de terrorisme ayant entraîné des pertes en

vies humaines. Ces attaques ont visé des communautés et même des

groupes religieux. Je m’incline devant la mémoire des personnes

disparues, comme devant celle des victimes que Boko Haram continue

de faire au Nigéria. Au nom de tout le personnel des Institutions et des

agences, et en mon nom propre, je présente nos condoléances aux

familles et au Gouvernement des pays concernés.

On ne le dira jamais assez, le terrorisme et l’extrémisme n’ont pas de

frontière ; ils constituent un péril régional qui n’épargne aucun pays de

notre région et nous devons y faire face collectivement. Les Chefs d’Etat

et de Gouvernement s’y attèlent activement et la Commission déploie

tous ses efforts dans ce sens, sous leur autorité et conformément à

leurs orientations.

Un autre défi important demeure, pour nous, la construction de notre

marché commun. Nous avons, certes, fait des progrès indéniables en

matière de libre circulation des biens et des personnes, notamment avec

la suppression du visa aux frontières des États membres, pour les

citoyens de la Communauté. Malheureusement, des entraves et des

barrières non tarifaires persistent, freinant le commerce et limitant la

création de richesses et d’emplois. Nous devons lutter contre toutes ces

entraves illicites pour faire de notre Communauté, un véritable marché

commun. L’entrée en vigueur prochaine de la zone de libre-échange

Africaine offrira également de nouvelles opportunités aux opérateurs de

la région.

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A l’occasion de ce 44ème anniversaire de notre Communauté, je voudrais

réaffirmer mon engagement personnel et celui de tous les Chefs

d’Institutions, à contribuer à la concrétisation de la vision 2020 de

construire la CEDEAO des Peuples, où règnent la stabilité, la cohésion

et la solidarité pour le bien-être des populations.

Par ailleurs, je voudrais rendre hommage aux Chefs d’État et de

Gouvernement pour leur engagement continu et leur dévouement sans

faille à la cause de l’intégration régionale et leur exprimer ma profonde

gratitude pour leur soutien dans la conduite de la mission qu’ils m’ont

confiée.

Mes remerciements vont également à l’ensemble des acteurs publics et

privés de notre espace communautaire, pour leur foi en l’intégration

régionale, sans oublier nos partenaires au développement, pour l’appui

généreux et efficace qu’ils nous apportent dans la réalisation de nos

programmes.

Enfin, en félicitant les membres du personnel des Institutions et agences

de la CEDEAO pour leur contribution déterminante à nos avancées sur

la voie de l’intégration, je les encourage à rester plus que jamais

mobilisés au service de cette noble cause.

Vive la CEDEAO.

 

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