Kolda : l’école sénégalaise de Guinée Bissau en crise

L’école sénégalaise de Bissau n’a pas pu renouveler leur coutume de résultats. Cette école qui a toujours enregistré de très bons résultats au BFEM n’a pas atteint les 50% cette année. Alors qu’elle a eu respectivement 88,23% en 2017 et 84,61% en 2018.

Pour ce qui concerne 2019, trois élèves seulement de cette école sénégalaise de Bissau ont réussi à  l’issue des épreuves du premier tour du BFEM et sept au second tour sur 28 candidats ayant composé à Kolda. Cette contre-performance que le directeur explique par la crise que le système éducatif a connue durant l’année scolaire dans le pays : « les enseignants bissau-guinéens ont observés beaucoup de grèves cette année, nos élèves étaient souvent délogés et perturbés par leurs camarades du public. », renseigne Sana Sadio

l’école fait face à une kyrielle de difficultés

L’école sénégalaise de Bissau est créée durant l’année scolaire 2002/2003 avec l’appui de l’ambassadeur du Sénégal  suite à une forte demande de sénégalais basés en Guinée Bissau. C’est pour permettre à ces compatriotes qui sont en situation de refugié de pouvoir suivre le programme Sénégalais sur place en même temps que les autres enfants des pays francophones basés ici. L’école est dans sa précarité selon le Directeur : «  Nous savons que nos compatriotes sont dans une situation de vulnérabilité. Ils s’activent essentiellement dans la restauration ou la vente de friperie. Ce qui nous oblige de fixer la scolarité à  8 000f pour les inscriptions et  5 000f seulement par mois, et je vous rassure malgré cette somme raisonnable beaucoup ne paient pas. », a-t-il expliqué.   «  Avec ce montant, il est difficile de faire face aux charges dans ce pays frère où la vie est très chère. Nos enseignants font beaucoup de sacrifices. J’ai même pitié d’eux. Mais nous nous battons pour donner un enseignement sénégalais de qualité à nos jeunes frères. » Ajoute-il. M.Sadio de dire que son établissement compte cette année 569 potaches du préscolaire à la classe de première. Ils apprennent dans des locaux en location. Cependant, l’établissement comporte 7 classes en abris provisoires, martèle le directeur.

« Nous demandons une subvention à l’Etat sénégalais. »

Pour ce chef d’établissement, seul un appui conséquent de l’Etat peut lui permettre d’améliorer les conditions de travail, les salaires du personnel et  la qualité des enseignements-apprentissages dans cet établissement. Un établissement qui soufre d’un manque criard de tables-bancs. Son implantation dans un pays lusophone ne lui facilite pas l’acquisition de manuels, a déploré M. Sadio. C’est pourquoi, il ne cesse de plaider pour bénéficier d’une subvention : « Nous demandons à l’Etat de nous accorder une subvention. Le président Abdoulaye Wade était venu à Bissau et il nous avait promis que le gouvernement du Sénégal allait prendre l’école en charge. », il poursuit  « Nos déplacements pour les examens  à Kolda coûtent très cher, je remercie les bonnes volontés ».  Même si il reconnait que l’encadrement pédagogique ne leur a pas fait défaut et que l’IEF et l’IA de Kolda sont en train de faire de leur mieux pour faire de l’école Sénégalaise de Bissau un établissement d’excellence.

 Mamoudou  Tall  /  Ben Tafsir/ TambaActu1

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