BAKEL/ TRANSPORT : VERS UNE BAISSE OU UNE RECRUDESCENCE DES ACCIDENTS DE LA ROUTE ?
Après la reprise avortée des cours du 2 juin 2020, les portes sont grand-ouvertes pour laisser passer désormais tous les véhicules à travers le Sénégal (charrettes, motos à grosses cylindrées, 7 places, minicars, cars, minibus, bus, gros porteurs …) sur nos routes autrefois meurtrières, à partir du dimanche 7 juin !
Trois mois d’accalmie, trois mois sans entendre d’accidents de la circulation, trois mois au cours desquels les véhicules étaient « confinés » comme leurs chauffeurs dans les départements !
Cette situation désolante a montré la détresse des conducteurs et de leurs apprentis dans leur lieu de confinement et démontré leur vulnérabilité, oubliés la plupart du temps par les « patrons », laissés à eux-mêmes, sans aucune ressource, obligés de tendre la main pour certains, tout en présentant le permis de conduire pour expliquer les raisons de leur mendicité ou pour d’autres, changer de profession en attendant les beaux jours, en faisant le manœuvre dans les chantiers.
Les populations, durant ces trois mois de calvaire dû à la pandémie du CORONAVIRUS, ont senti une certaine embellie dans la mer « circulation routière ». La route a causé beaucoup de morts, beaucoup de morts par centaines parce que son état est désastreux, mais aussi parce que nos chauffeurs ne se reposent pas ou même quelquefois ont de faux diplômes (permis de conduire). Une autre raison, parmi les principales causes de ces hécatombes, c’est la situation des véhicules.
Garés sans aucun entretien pendant une longue période (les chauffeurs sont en lutte pour leur survie), les véhicules ne servaient à rien, abandonnés par leur propriétaire, couverts de poussière. Maintenant que les routes sont rouvertes, il faut une attention particulière avant de les mettre en circulation : vérifier les pneus, le moteur, la carcasse.
Les services chargés de la sécurité doivent être multipliés le long des routes pour cette première semaine de reprise (du 7 au 15 juin 2020) pour tempérer l’ardeur des conducteurs : restés affamés durant des mois, certains parmi eux ne pensent qu’au gain (rapide) enfreignant le code et conduisant comme des fous pour essayer de rattraper le temps perdu. Il faut donc les rappeler à tout moment à l’ordre pour sauver la vie des paisibles voyageurs eux aussi longtemps confinés et pressés de revoir leur famille.
C’est le moment, plus que jamais, à travers des émissions radio-télévisées, des sensibilisations dans les gares routières, d’attirer l’attention sur la SECURITE ROUTIERE, la prudence sur les routes, la sauvegarde de la vie des voyageurs !
Bien que l’on soit dans une période pandémique, l’Etat doit penser aux routes qui tuent plus que plusieurs maladies. Comparons !
Du 1er janvier au 1er mai 2020, soit en l’espace de quatre mois, si le CORONAVIRUS a tué 237 469 personnes, la route en a dévorées 450 388. Cela fait une différence de 212 919 personnes, presque le double ! Et pourtant les gens craignent plus le CORONAVIRUS que le danger que représentent nos véhicules sur nos routes.
La mort peut venir de partout : de la COVID-19, bien populaire, véritable star en ces temps qui courent, de la malaria avec 327 287 morts, de la malnutrition, à elle seule qui a envoyé à l’au-delà 3 731 427 innocents, sans compter les maladies infectieuses avec 4 331 251 morts en quatre mois.
Usagers de la route (chauffeurs, voyageurs), attention ! Prudence donc sur les routes ! Bonne reprise du trafic !
Idrissa Diarra/Tambaactu1
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