Kidira : CLD pour le renforcement de la résilience des populations impactées par les activités minières dans la Falémé
Dans le cadre de la dépollution des eaux de la Falémé, l’ONG International Budget Partnership(IBP) a lors d’un comité local de développement qui a été tenu le mardi 6 août 2024 à la salle de délibération de l’hôtel de ville de Kidira discuté avec les autorités administratives des communes de Kéniaba, Bélé, les collectivités territoriales, les chefs de village, la jeunesse, les forces de défense et de sécurité, les partenaires comme le GRDR sur cette lancinante question qui hante le sommeil des populations. Beaucoup d’initiatives locales existent pour essayer de trouver une solution à cette activité d’orpaillage qui impacte négativement sur l’agriculture, l’élevage et la pêche.
La dépollution de la Falémé est une question transfrontalière qui préoccupe naturellement le Mali et le Sénégal mais aussi la Mauritanie. Beaucoup d’autres organisations régionales même y travaillent pour essayer d’apporter une solution commune, rappelle Djibril Badiane Directeur des programmes de l’ONG IBP. La pollution de cette Falémé continue de causer des dommages dans les domaines de production du côté des deux pays à savoir le Mali et le Sénégal. Pour ce dernier pays cité, les facteurs de production comme l’agriculture, l’élevage et la pêche sont les plus impactés notamment dans les communes de Kéniaba et Bélé où les populations qui vivaient essentiellement de l’agriculture ne parviennent plus à avoir des rendements à l’hectare, les pêcheurs n’arrivent plus à trouver du poisson dans les eaux de la Falémé, les éleveurs n’osent plus y faire abreuver leurs bétail à cause de la pollution du fait de l’exploitation de l’or le long de cet affluent du fleuve Sénégal. En ce qui concerne les recommandations ressorties de ce CLD, il est dit de fédérer toutes les initiatives qui existent au niveau local, déclare M. Badiane. Ce dernier d’ajouter que les populations se sont organisées depuis des années à travers des plates formes notamment sauvons la Falémé, le comité de veille et d’alerte de la Falémé, les producteurs horticoles de Bakel, les associations de pêcheurs, etc qui, eux tous plaident pour la dépollution de la Falémé, a-t-il renseigné. Il est grand temps de disposer un seul cadre de concertation ou un plan d’action accompagné par les partenaires techniques et financiers comme IBP ou le GRDR afin d’arriver à l’arrêt définitif de cette activité d’orpaillage qui a trop fait du mal. Des décisions sont en train d’être prises par les autorités avec un projet de décret interdisant de pratiquer l’orpaillage sur une distance de 500 m à partir de la berge. C’est ce que refuse les populations qui voudraient que la distance soit augmentée et que l’activité cesse pendant un temps bien déterminé et que les eaux de pluies nettoient la Falémé afin que les poissons reviennent. Cette situation leur permettra de recommencer leurs activités de pêche, pense un des participants. Il faut noter que l’ONG IBP intervient dans cette zone depuis plus d’une année. Ainsi, elle a capitalisé beaucoup d’expériences qui vont lui permettre de pouvoir réaliser un film documentaire sur les effets néfastes et sur les initiatives citoyennes qui sont à la base de ce plaidoyer- là, précise le Directeur des programmes de IBP. Et ce film informera les Sénégalais sur les questions écologiques de la Falémé qui est un problème national. L’ONG IBP a échangé avec les mouvements de jeunesse sur la question et la presse qui s’y connait. Il est d’ailleurs prévu de monter un réseau de 20 journalistes qui sera en partenariat avec ladite ONG pour mieux plaider pour la dépollution de la Falémé. L’OMVS sera aussi impliquée dans cette lutte parce qu’elle met même de nos jours en œuvre des infrastructures pour permettre à la Falémé de retrouver son lustre d’antan. Cette situation catastrophique de la Falémé préoccupe aussi le Mali. Pour ce faire le Sénégal et le Mali sont appelés à prendre des décisions fermes ensemble pour une solution urgente relative à l’arrêt des activités d’orpaillage. Le sous-Préfet de Bélé, Daouda Sarr qui a présidé ce CLD avec à ses côtés l’adjoint au sous-préfet de Kéniaba, Amadou Sow sensibilise les populations à ne pas vouloir solutionner elles-mêmes la dépollution de la Falémé et surtout de ne pas y aller à la va-vite au point de créer d’autres problèmes qu’on ne pourrait jamais gérer. Les autorités sont en train de poser des actes forts pour essayer de trouver une solution à ce fléau, dixit M. Sarr.
TAMBAACTU1.COM
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