Lâchers d’eau du barrage de Manantali : vigilance renforcée à Bakel et cri d’alarme des riziculteurs

Lâchers d’eau du barrage de Manantali : vigilance renforcée à Bakel et cri d’alarme des riziculteurs

Alors que les autorités locales de Bakel appellent les populations riveraines à la prudence face aux lâchers d’eau du barrage de Manantali, les producteurs de riz dénoncent l’impact de cette situation sur la campagne agricole. Entre menace d’inondations et périls économiques, le département fait face à une double urgence.

À la suite de l’annonce des lâchers d’eau en provenance du barrage de Manantali, les autorités locales de Bakel tirent la sonnette d’alarme et appellent les populations riveraines à une vigilance accrue. Le premier adjoint au maire de Bakel, Elhadji Doudou Diop, a lancé un appel pressant à l’ensemble des habitants vivant à proximité du fleuve Sénégal. Il exhorte les populations à libérer les berges, sécuriser les biens exposés et sensibiliser les communautés sur les risques potentiels liés à la montée des eaux. Selon lui, ces lâchers d’eau, qui seront répétitifs dans les jours à venir, pourraient entraîner une montée progressive du niveau du fleuve. En l’absence de mesures préventives, des inondations localisées risquent d’affecter les habitations, les périmètres agricoles et les infrastructures. « Les populations n’ont qu’à être vigilantes pour ne pas être surprises par les eaux », a-t-il déclaré, rappelant que la sécurité des personnes et des biens demeure une priorité pour la municipalité.

Pendant que les populations tentent de se prémunir contre les effets de cette situation, les producteurs de riz du département de Bakel expriment déjà leur inquiétude face aux conséquences sur la campagne agricole. Selon Samba Ka, président des riziculteurs de Bakel, seuls deux villages ont pu démarrer leur saison cette année, tandis que la majorité des périmètres rizicoles sont restés inactifs. Malgré les avertissements sur les possibles lâchers d’eau, la majorité des exploitants ont préféré ne pas lancer leur campagne par crainte d’être lourdement impactés. « Nous avons pris la décision de ne pas partir en campagne, car nous savions que si l’eau venait, ce serait nous les plus touchés. Nous cultivons principalement au nord du département, une zone particulièrement exposée », explique-t-il.

Face à cette situation préoccupante, les organisations paysannes du département appellent l’État à une intervention rapide et décisive. Elles réclament la mise à disposition de matériel agricole adéquat, un accès au financement, la réhabilitation urgente des périmètres endommagés, ainsi que la disponibilité d’engrais et d’intrants essentiels. « Nous sommes les plus fatigués », affirme Samba Ka. « Pour réussir la campagne chaude à venir, l’État doit agir dès maintenant. Si nous pouvons exploiter plus de superficies, notamment celles que nous n’avons pas pu cultiver pendant l’hivernage, nous pourrons compenser le déficit et renforcer notre sécurité alimentaire. »

Entre la menace d’inondations et les difficultés agricoles, la commune de Bakel se retrouve face à une double urgence. Les autorités misent sur la prévention et la mobilisation communautaire, tandis que les acteurs du monde rural attendent des réponses concrètes pour faire face à cette crise à la fois environnementale et socio-économique.

Dienaba Fade journaliste stagiaire Bakel/TAMBAACTU1

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